Mercredi 1er mai 2019 : Première Mer crépusculaire
Alors que certains chanceux profitent des eaux turquoises et chaudes des iles polynésiennes, une petite troupe de téméraires, va affronter les fonds marins de la baie de Saint Malo, et plus particulièrement ceux assez protégés du Tombant de Bizeux. Autres faunes, autres flores, autres température et visibilité, à n’en pas douter !
Pour une bonne partie d’entre nous, il s’agit d’une reprise et d’un début de saison après 4 mois de patience, voire même d’impatience. Pour certains, il est question d’entrainement N3 et préparation MF1. Les épreuves des examens sont programmées dans quelques semaines et il reste encore un peu de chemin à parcourir pour être au TOP le jour J.
En ce premier mai, rendez-vous est donné au ponton du port des Bas Sablons pour un départ à 19h30. Nous sommes tous là en temps et en heure et embarquons avec entrain sur notre fière Calypso III. Les travaux de carénage de cet hiver ont permis de remettre un coup de jeunesse aux peintures de la cabine et de réviser tous les organes vitaux du bateau. Ont été installés deux petites rampes de lampes Led sur le roof qui permettent d’avoir la lumière lors des sorties de nuit ; bien pratique et surtout peu consommateur d’énergie. Quelques anciens du club doivent se souvenir d’une plongée nocturne sur le Fetlar il y a 5 ou 6 ans qui s’est terminée en séance de bricolage, avec démontage des batteries du fauteuil handicapé en vue de compenser celles du moteur vidées par un trop grande utilisation du gros spot de pont. Enfin, c’est une vielle histoire et tout cela est maintenant derrière nous avec cette nouvelle technologie.
Nous gréons nos équipements, vérifions nos matériels et contrôlons nos réserves d’air. Pas de chance, une bouteille semble s’être doucement vidée sur le chemin et ne dispose que de 70 bars de pression. Un peu court pour une plongée de reprise, même sur le site de Bizeux. Il nous faut faire un aller-retour d’urgence au CSCE en voiture pour faire le plein. Un manomètre semble lui aussi capricieux en affichant des pressions aléatoires. En y regardant de plus prêt tout rentre dans l’ordre rapidement. Une lampe a rendu l’âme juste avant la sortie et est remplacée par un emprunt familial de dernière minute. Une bonne idée de cadeau pour la fête des pères ou le prochain anniversaire…
Nous voilà fin prêt et prenons la mer, direction le barrage de la Rance, face à la Tour de Solidor et des plages de Dinard. En quelques minutes nous sommes sur zone et nous amarrons à la bouée du Codep 35. Les palanquées sont constituées et chacun se prépare doucement avec son binôme. Le barrage étant encore en activité jusqu’à 20h30, nous avons le temps d’échanger et de réfléchir à la plongée qui nous attend. Les futurs N3 débutent leur séance d’entrainement avec quelques apnées à 5 mètres et un peu de nage. Les Prépa MF1 sont à fond dans la pédagogie et causent algorithmes ; de vrais pros. Nous autres, pauvres plongeurs « Plaisir », nous nous mettons à l’eau dès que le briefing est terminé, avec une petite appréhension sur la température de l’eau.
Le premier contact avec cet élément liquide est conforme à nos souvenirs, l’eau est fraiche, mais pas froide. A l’ordinateur elle affiche 13°c. La visibilité est aussi conforme à la période de l’année avec environ 3 à 4 mètres en début de plongée. Rapidement nous nous dirigeons vers le tombant et le longeons jusqu’à l’ancienne porte du barrage. Nous en faisons le tour et poussons un peu plus loin avant de faire demi-tour et de revenir « main droit » le long du tombant. La nuit commence à venir et la plongée est maintenant crépusculaire. La faune reste cependant classique pour la Manche : homards, dormeurs, étrilles, congres, vieilles, tacots… Là encore, pas de surprise et nous retrouvons rapidement nos repères de plongeurs bretons.
Après une grosse demi-heure de plongée, nous reprenons le chemin du mouillage et faisons surface après un palier de sécurité à 3 mètres. Retour sur le bateau, change rapide et frisquet dans une petite brise marine, un peu désagréable en ce milieu de soirée. Café, thé chaud et nous voilà reparti pour le port. Il est maintenant presque tard pour débarquer notre barda et ranger le tout dans les coffres de nos véhicules. Demain sera un autre jour, surtout pour ceux d’entre nous qui partiront travailler dès potron-minet. En attendant, nous sommes tous très heureux de cette première mer de l’année et comptons bien renouveler ce plaisir dans les prochaines semaines.
Thomas