Le Vau, tu connais ?

Vous vous souvenez de notre ti gars Jérôme, vous savez le gars qui s’est expatrié quelques années à Tahiti …!?

Bon parfois il nous envoi des vidéos rien que pour nous énerver :o)

Et là il m’a beaucoup énervé ! 🙂

Bon une vidéo c’est bien, mais avec un CR c’est mieux…


Départ 6h 30 de la baie de Phaëton, direction deux spots qui sont assez riches en ce moment.

Le premier sert d’échauffement, mais permet de piquer parfois quelques jolies spécimens (nason noir, platax, perroquet, carangue arc en ciel… Et parfois de joli vau (cf le raté de décembre)).

Grosse houle sur le reef aujourd’hui, j’assure bien l’ancrage pour être tranquille, mise à l’eau…
Oups c’est pas très clair (pour ici j’entends, on est quand même loin de la canne blanche…).

Troisième descente, un jolie vau( thon à dent de chien) viens vers moi, mais je ne suis pas encore calé, et je bouge les palmes. Il repart donc tranquilou vers le bleu, me laissant admiratif (environ 25-30 Kg). Je tourne la tête vers la gauche, et j’aperçois un nuage de platax, mais ils restent dans le bleu, et ne veulent pas s’approcher… Tant pis je remonte. Ça viendra peut-être plus tard.

Après avoir manqué un gros perroquet à bosse (une grosse écaille est tout de même resté planté sur ma flèche, il a du la sentir passé…), je prépare une descente un peu plus profonde pour pouvoir distinguer la marche qui se situe vers les 45-50 mètres. Je descends et me cale à 28 m, je vois le fond et ne bouge plus. C’est d’abord une carangue bleu qui passe sans daigné venir me voir, tant pis, et puis elle n’était pas bien grosse… J’attends encore un peu, et je distingue une silhouette qui arrive du fond de la marche en longeant le fond. Mme Ignobilis vient me faire coucou, elle fait dans les 25-30 Kg mais restera à distance de tir. Tant mieux, car au delà de 15 Kg il y a un risque de gratte (ciguatera) sur la presqu’île, et quand elles sont à distance, c’est difficile de ne pas tirer… Au moins j’ai pas eu besoin de me poser la question.

Je suis maintenant bien échauffer, je vais pouvoir passer sur le second spot. Pour résumer ça fait bien 6 fois que j’y viens, je vois à chaque fois au minimum 3 vaus (thons à dent de chien), le problème c’est qu’ils restent au fond, minimum 45 mètres, et ils ne veulent pas monter… c’est un peu frustrant, mais je suis tétu !

Aujourd’hui j’ai emmené un flasher fait maison, on verra bien! J’arrive sur site et prépare mon matos, j’utilise un pare-battage comme bouée pour le flasher (j’ai oublié l’autre à la maison…). Je charge mon fusil et essaie de placer le flasher au dessus du trou habituel.

Première descente avortée, le flasher est mal placé, et beaucoup trop haut. Je remonte, rajoute 3 brasses pour descendre le leurre, et me décale pour emmener les petits poissons qui brillent un peu plus loin, comme ça ils vont dériver tranquillement au dessus de mon trou.

Je me ventile correctement, mais aujourd’hui ça passe bien, je vais pouvoir aller directement me poser sur le promontoire qui surplombe le trou où ils sont habituellement placés.
Je descend tranquille, je me pose, le flasher est devant moi, à environ 10-15 m, ça brille bien !
Je tourne la tête à gauche, et il est là. Il monte et file tranquillement droit sur moi, j’oriente doucement le fusil, il vient toujours, mais à quelques mètres de moi il braque un peu vers la droite.
Je me décolle du poste et glisse vers lui, distance correcte, ajustement correct (il est gros quand même), bah ça se tente… Bim une Rob Allen en travers de la pelvienne.

Pendant 1/4 de seconde je pense l’avoir séché, mais c’est vite oublié… Le bruit du moulinet me fait dire qu’il est temps de remonter (y a quand même 24 mètres). Arrivée en surface, j’ai déjà un 1/2 moulinet de parti (et j’ai plus de 80 m de dyneema).
Je commence à jouer avec le frein, mais c’est encore un peu tôt, les rushs sont puissants et embarquent une bonne quantité de fil à chaque fois. Je commence à me dire que je vais être vite à court de filin… Peu de temps après j’arrive en bout de moulinet, la seule solution que je trouve c’est d’utiliser le bout du flasher et surtout le pare-battage, mais encore faut-il l’atteindre…
Je palme dans sa direction: 3 m, il m’emmène vers le fond: 3-4 m, je repalme vers le flasher: 4 m, il m’emmène vers le fond 3-4 m… Bref il me faut 5 bonnes minutes pour atteindre le pare-battage et nouer le fusil. Bien, maintenant ça me laisse un peu de marge !

Le rush suivant emmène donc le fusil vers 5-6 m de profondeur, c’est parti pour un jeu de va et vient, en espérant que les requins soient pas trop gourmants, et que la flèche et le matos tiennent le choc.

Le jeu durera 35 minutes en tout pour que je puisse à nouveau le distinguer. Les 20 derniers mètres à récupérer sont magiques, il grossit de plus en plus jusqu’à atteindre une taille que je n’imaginais pas. Je l’attrape par les ouïes et lui met 4 à 5 coup de dague dans le crâne, je le saigne. C’EST BON !!! il est assuré.

Le remonter dans le bateau n’est pas une mince affaire et la glacière est évidemment trop petite. Je passe au quai de Vairao récupérer de la glace pour le trajet retour à la marina et le retour à la maison.

Je vais mettre 3 heures à le débiter, et même après avoir fourni les voisins, mon congèl’ est plein à craquer !

Une belle journée quoi !

Des bises les malouins !

Jérôme

 

Ce contenu a été publié dans APNEE, PHOTO/VIDEO. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.