Dimanche 29 Décembre 2013 : Au final il a fait beau et nous étions tous là !

Cela faisait des jours que les média nous bassinaient avec la tempête Dirk et ses vents à plus de 120 km/heure dévastant toute la Bretagne et générant une houle de plus de 4 mètres. Les sites de prévision météo nous indiquaient également une fin de semaine très mouvementée avec des vents d’Ouest à plus de 50 nœuds et des vagues d’un mètre soixante sur la plage du Sillon. Rien de très encourageant pour notre projet de mise à l’eau en ce dernier dimanche de l’année 2013 !

Etrangement, ces conditions climatiques peu propices à la plongée sous marine, n’ont pas effrayées la majorité d’entre nous. En seulement quelques jours, les places sur le bateau ont rapidement été prises d’assaut pour cette dernière sortie en mer de l’année et ce malgré l’heure très matinale du départ, fixée à 08h30. Dès potron-minet, alors que les gens normaux sont encore au lit, nous étions 22 marsouins sur le quai de la cale du Naye à charger nos équipements de plongée et nos victuailles sur le pont du fringuant Calypso III. Les yeux encore emplis de sommeille et les esprits à peine clairs des récentes festivités de Noël, nous nous apprêtons à prendre le large pour une plongée mémorable dans les eaux chaudes et cristallines de la Baie de Saint Malo. Erick, notre capitaine du jour et Bernard son moussaillon expérimenté, évaluent la situation marine (beaucoup plus calme que celle annoncée par les oiseaux de mauvais augure) et nous dirigent vers le Fort de la Conchée où nous devrions être protégés de la houle et du vent.

A peine notre bateau est il sorti du port que déjà Christophe (Le Téméraire) demande que l’on ralentisse, non pas qu’il ait peur de la vitesse de notre destrier étant habitué à des chevaux plus fougueux, mais pour que l’on prenne le temps de vider l’annexe qui a bien profitée des récentes pluies hivernales. Le niveau d’eau dans ce frêle esquif est effectivement assez haut, ce qui représente plusieurs kilos de flotte bien inutile à tracter. Olivier, n’écoutant que son courage, se jette dans l’embarcation pneumatique et d’un geste aussi professionnel que sûr retire les bouchons permettant l’évacuation progressive des eaux. Sa témérité, dont nous serons à jamais reconnaissants, lui vaudra un mouillage de chaussettes en règle et les mains gelées pour une partie du voyage Allez. Notre sympathique voyage se poursuit à bon train et certains déjà l’immortalise avec leur caméra et appareil photo (merci Jean Luc pour ton filme souvenir mis en ligne dès cet après midi). Le soleil commence furtivement à pointer le bout de son nez en des couleurs rougeoyantes dignes des meilleurs clichés tropicaux. Le vent d’Ouest est peu marqué et nous pousse doucement vers notre destination dominicale. Les vagues sont moins fortes que celles promises et se limitent entre 0,60 et 0,80 cm. Tout va bien ! Profitant

des nouvelles bâches protectrices que Manu (Le Grand) a récemment fait installer nous échangeons tranquillement à l’abri du vent et des gros grains qui ne manquent pas de nous surprendre à deux ou trois reprises. Cet investissement bienfaiteur en cette période frisquette est copieusement commenté et tous lui confère des attributs salvateurs. Sylvie qui en a budgété l’achat est elle aussi bien heureuse, même si pour le moment la facture n’est pas encore payée ; nous l’affecterons sur l’exercice 2014 ; et en avant la cavalerie budgétaire !

Arrivée à bon port, nous mettons rapidement le bateau sous la protection du Fort. Lionel (L’Ancien) aide à la manœuvre et nous fixons le bout d’amarrage sur l’une des bouées de mouillage, dont nous nous assurons la solidité avant de couper les deux moteurs du Calypso. Comme il se doit, nous sommes en avance sur l’heure de la marée et il nous faut patienter une petite heure avant les mises à l’eau. Chacun ce prépare doucement, dont certains sous les moqueries amicales de la foule en délire. D’aucun se rappelleront longtemps d’avoir vu sur un bateau bleu et jaune un Batman Péruvien tenter de mettre une combinaison de plongée, une capuche sur la tête. Les plus chanceux ou les moins courageux enfilent leur combinaison étanche, les hésitants (Christophe le Serein et Gérard d’Orléans) s’habillent de leur semi humide, où semi sèche, comme ils aiment à le dire. Manu (Le Grand, encore lui !) est un frileux. Il est parti de chez lui ce matin avec sa petite couche de 2 millimètres de néoprène qu’il complète avec une autre combinaison complète de 5. Qu’elle organisation ! Solène, qui plongera en second partie avec son PAPA nous regarde nous débattre avec nos caoutchoucs plus ou moins humides et froids. On voit dans ses yeux qu’elle pense déjà à cette désagréable et fugace sensation d’habillage qu’elle aura elle aussi à subir dans quelques dizaines de minutes.

Une fois les palanquées formées, les mises à l’eau se font rapidement. Elle est fraiche ! Très fraiche ! Disons qu’elle est entre 9 et 10°c et très humide pour la saison !

La descente dans le bleu se fait au mouillage, le long d’une chaine rouillée. Du grand bleu, nous ne verrons que l’esprit ce matin. L’eau est couleur glauque, entre verdâtre et jaunâtre. La visibilité est médiocre, se limitant à un petit 2 mètres et il en faut peu pour perdre son binôme dans ces conditions. La faune et la flore sont discrètes en cette fin d’année. Nous trouvons sur nos chemins aquatiques un ou deux homards, des vieilles frigorifiées, un bigorneau pondeur, un dormeur en vadrouille, quelques tout petits poissons plus ou moins connus, une coquille Saint Jacques qui a échappée miraculeusement aux chalutages très proches que nous avons aperçu lors de notre périple maritime matinal. Et puis c’est tout ! La plongée s’est donc déroulée dans une eau peu profonde, avec un maximum de 16 mètres pour la palanquée la

plus téméraire et une moyenne de 9 mètres pour la grande majorité d’entre nous. Notre trentaine de minutes sous l’eau, ballotée par la houle est déjà pas mal et bien mieux que le minuscule quart d’heure de l’année dernière que nous avions passés à Bizeux à chercher notre main gauche tellement l’eau était chargée et noire.

De retour sur le pont, nous nous changeons rapidement pour ne pas geler sur place. L’air est frais et le vent a commencé à forcir. Le sol en aluminium est carrément glacé ; chacun cherche une stratégie pour en limiter les inconvénients – serviette jetée à terre, palme retournée, chaussure rapidement enfilée, combinaison en boule en guise de protection, tout est bon. Notre Batman Péruvien réapparait avec son grand poncho noir et son bonnet à oreilles. Cette fois plus personne ne glose et certains iraient même à l’envier ; vous savez maintenant ce qu’il vous reste à commander au Père Noël l’année prochaine ! Jean François qui s’est caillé toute la plongée, s’est enfin réchauffé et retrouve des couleurs. Lionel (Le Bienheureux) a enfilé sa nouvelle veste de mer et protège sa tête d’une belle capuche jaune fluo qu’on ne peut rater à 5 milles de distance.

Une fois tout le monde revêtu de ses plus chaudes doudounes, nous commençons à échanger sur nos découvertes sous marines. Rapidement les discutions tournent sur les festivités passées et celles à venir. Sans crier garde, Sylvie a dégainé la première et a commencé à tartiner des toasts de rillettes de saumon, de maquereaux, de pâté de campagne. D’un coup, les bouteilles de champagne et crémant sortent de nulle part et les bouchons sautent à la volée. Les gobelets se remplissent et se vident tout aussi vite. Les gosiers asséchés par l’air sous pression de nos bouteilles en acier, ne le sont rapidement plus et libèrent en de majestueux rots l’excédent de gaz carbonique trop vite ingurgité. Les gâteaux au chocolat maison préparés avec amour par Marie et Catherine sont engloutis sans coup férir. 

La météo semble tournée au beau et nous gratifie de deux magnifiques arcs en ciel. Samir et Laurent prennent des photos de l’évènement signe d’un bon présage pour l’année à venir. Après ces agapes partagées dans la bonne humeur et la simplicité, notre pilote du retour, pompier Coste Armoricain de son état, nous ramène au port en toute sérénité. Le débarquement des équipements et de toutes les bouteilles vides, se fait dans sans heurt, ni précipitation. Les voitures garées sur le parking de la cale sont vite récupérées et les coffres chargés de tous nos attirails. Chacun se saluant pour la dernière fois de l’année 2013, avant nos prochaines retrouvailles le 3 janvier 2014 au soir, pour le fameux apéro du Vendredi au Club.

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