Dimanche 15 septembre 2013 : Le Hinrich Hei, où la journée du patrimoine soûl-marin !

Depuis la mise à l’eau de notre nouveau bateau le Calyspo III, il nous est beaucoup plus facile d’organiser des plongées dites « lointaines », c’est à dire à plusieurs miles de notre port d’attache des Bas Sablons. Plus rapide et plus confortable, ce vaillant navire peu nous transporter sur des sites que nous avions du mal à rejoindre avec notre vieille tôle fatiguée. Ainsi, nous avons déjà pu redécouvrir l’épave du Walter et certains ont même entr’aperçu celle du Hinrich Hei lors d’une récente sortie un peu folklorique.
 
Cette dernière était prévu il y a une quinzaine de jours par marée basse et coefficient relativement calme. Tous les feux étaient au vert pour une belle exploration sous marine. Arrivée sur zone, le repérage de l’épave au sondeur est OK, le mouillage semble OK et les premières palanquées se mettent à l’eau. Sauf que l’ancre n’a pas accrochée sur le sable et que la dérive dans le courant a été plus importante que prévue. Quelques téméraires ont suivi le sillon de la pioche dans le sable et ont trouvés le Hinrich Hei après plusieurs dizaines de mètres de palmage dans une eau verte et peu accueillante. La grande majorité n’a rien trouvé du tout et à refait surface après seulement  quelques minutes de recherches infructueuses ; grosse déception pour tout le monde. Seconde tentative de repérage de l’épave, seconde mise à l’eau et second échèc ! Très grosse déception et frustration pour nos plongeurs et pilotes du jour. Sans compter une utilisation du bloc de sécurité pendu au Pendeur qu’on s’était bien promis de ne pas utiliser. Décidément cette sortie en mer ne restera pas dans les anales.
 
Donc aujourd’hui, il s’agit d’une revanche et il est bien question de réussite, tant pour le pilote que pour l’équipe d’encadrement qui coordonne notre nouvelle plongée sur le Hinrich Hei. Il s’agit comme le Walter d’un cargo militarisé par les allemands durant la second guerre mondiale  et qui a été coulé par les forces alliées le même jour et au même endroit que le Walter. Il est sur un fond sableux d’environ 25 à 30 mètres et repose à seulement une centaine de mètres de son funeste compagnon. On peu y visiter les cales, le canon à la proue, la chaudière, les infrastructures métalliques, de gros congres, un banc de tacauds… Ce site est aussi très utile pour les entraînements à la préparation des plongeurs niveaux 3 du fait de sa profondeur à marée haute.
 
Ainsi, après environ une heure de navigation sur une mer moyennement agitée, nous arrivons à l’aplomb de l’épave.  Notre équipe de valeureux moniteurs mettent en place une organisation commando pour être sur de mouiller l’ancre au bon endroit : bobinot avec gueuse et 40 mètres de bout, parachute de palier sur moulinet et 100 mètres de ficelle, second parachute de palier au cas où… Première mise à l’eau d’Olivier et Erick pile-poile sur le bobino qui sort à peine des vagues en cours de formation. Après une dizaine de minutes d’attente, remontée en pleine eau à environ 50 mètres du bateau, il faut ce rendre à l’évidence, l’épave n’est pas au bon endroit. Nouvel essais à quelques encablures plus au nord. Cette fois est la bonne et le mouillage est parfaitement positionné. Grand merci à toute l’équipe pour cette opération délicate qui à quand même mobiliser plusieurs d’entre nous et qui pour certains aura un peu gâché la plongée, quasi uniquement consacrée à cette localisation.
 
Notre plongée se déroule donc dans des conditions idéales, si ce n’est la météo qui se dégrade de plus en plus et la mer qui se forme sérieusement. Le bateau gîte et tangue dans une houle pouvant atteindre 1,20 à 1,50 mètre par moments. Les estomacs les plus fragiles lâchent et les poissons en profitent pour un repas gratuit. Les embruns et le vent nous glacent le corps nous obligeant à nous protéger du mieux que l’on peut à l’arrière de la cabine de pilotage. Bref, le retour au calme du port est le bienvenu après cette petite croisière mouvementée. Enfin, la découverte de cette épave mythique de la baie de Saint Malo valait bien tous ces sacrifices et désagréments, même si évidemment nous aurions tous préférés une mer d’huile et un repérage plus aisé. Ce sera très probablement le cas la prochaine fois.
 
Ce contenu a été publié dans LA VIE DU CLUB. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.