Samedi 21 juillet 2018 : Une journée presque parfaite pour tous (ou presque) !

La canicule touche presque toute la France, et notre belle Bretagne n’y fait pas exception. Même à Saint Malo la cité Corsaire, le temps est au grand bleu, mer d’huile, chaleur tropicale et plongée d’exception.

Aujourd’hui rendez vous est donné par Jean Luc et Laurence pour une sortie lointaine sur le site de La Catis, au large du cap Fréhel. Il s’agit d’une tête de roche plantée sur un fond de 36 mètres environ (selon l’intensité de la marée) entourée de sable. Au sondeur on ne peut la rater, car elle remonte sur une bonne quinzaine de mètres et elle est bien identifiée sur les cartes marines. Le site est assez loin de notre base, mais il vaut le coup de pagaie tant la diversité de la faune et de la flore est au rendez vous. En plus ça nous permet de plonger un peu profond dans notre baie de Saint Malo, ce qui n’est pas si fréquent.

Donc, rendez vous au port des Bas Sablons sur le Calypso III, notre catamaran aluminium de 11 mètres, pour l’heure de l’apéro. Départ prévu à 12h00 et marée à l’étale à 14h30. Une bonne partie des plongeurs monte à bord coté ponton car les places de stationnement y sont plus faciles d’accès en ce samedi matin. Le reste de la troupe embarque à la Cale du Naye, étrangement vide et calme aujourd’hui. Nous sommes presque au plein avec 21 plongeurs à bord pour une jauge à 23. Pas de soucis cependant, le pont est assez grand pour accueillir tout le monde et avoir encore de la place pour ne pas se marcher dessus les uns les autres.

La navigation prenant une bonne heure, nous avons le temps de papoter et de préparer nos affaires sans stresser. Il fait beau, certain profitent du soleil pour peaufiner leur halage naturel. D’autres au contraire se mettent à l’ombre pour ne pas avoir trop chaud ; à chacun ses goûts et ses habitudes. En chemin du coté de la Basse Chrétienne, nous croisons un banc de dauphins. Ils sont 3 ou 4 a longer la cote, direction Saint Cast. Même s’ils sont un peu loin de nous, chacun peut les observer et prendre quelques photos souvenir de ces rencontres inattendues. A peine en avons nous fini avec les dauphins, que nous apercevons à tribord la nageoire dorsale d’un poisson lune de belle taille. Pas le temps de dire ouf qu’il est déjà dans les abîmes et disparaît de nos yeux ébahis. Dommage pour les retardataires ou les endormis, ils n’auront pas eu l’opportunité de voir la bête. Il nous manque plus que le requin Pèlerin et nous serons rassasiés ! Ce sera sans doute pour une prochaine fois !

Nous voila maintenant sur le site de La Catis. Nos pilotes tournent et virent trois ou quatre fois pour être sûrs de bien poser la pioche sur la tête de roche. Nous mouillons l’ancre juste en limite des cailloux et du sable par 33 mètres de fond. Bon repère pour les étourdis, l’ancre est posée sur le cordage d’une ligne de casiers à homards que l’on croisera durant toute la plongée. Donc, si on est observateur, on suit la ligne des casiers et on tombe sur le mouillage du bateau. Tout le monde à compris l’astuce et remonte en surface sans difficulté, sauf UNE palanquée. Pas de chance. Le binôme a bien vu le bout, a bien suivi le bout, a bien croisé les casiers à homards, mais n’est pas parti dans le bon sens. Et hop les voila en pleine Pampa à se demander où est donc passé ce foutu mouillage ! Mais il est trop tard pour faire demi tour car l’air manque et les paliers commencent à apparaître sur l’ordinateur. De guerre lasse, il faut prendre la décision de remonter en pleine eau et lâcher le parachute, faire ses paliers dans le bleu et attendre pour savoir où l’on va se retrouver une fois la tête hors de l’eau. Et oui, le Calypso III est maintenant assez loin et un capelé de 200 mètres en pleine mer ce n’est pas très agréable surtout après une plongée à 35 mètres. Heureusement, nos amis du club de Dinard qui ont également plongé sur le site, détournent leur belle embarcation jaune canari, pour venir récupérer nos malheureux naufragés. Sans rancune et bien heureux que tout cela se termine aussi bien, nous profitons de leur mise à couple pour partager une bonne bouteille de vin blanc à la santé de tous.

Bon, très bien pour les petites péripéties d’orientation, mais il y a quoi à voir sur ce fameux site de La Catis dont tout le monde parle tant ? Et bien d’abord, il y a de l’eau et de la profondeur. Donc plongée réservée aux Niveau 2 et plus, un peu expérimentés. Ensuite, il y a pas mal de vie et de beaux paysages. Le tombant est magnifique et les amas rocheux aussi. On peut prendre le site du bas vers le haut ou du haut vers le bas, on en prend toujours plein les yeux. Les perspectives sont à couper le souffle et l’on ressent bien la sensation de descendre longtemps vers le fond en longeant la roche. La lumière est très belle, surtout

lorsqu’il fait un temps très ensoleillé comme aujourd’hui. Les reflets du soleil mettent en relief les perspectives et permettent de belles photos. Au niveau de la faune, rien à redire non plus. Dans chaque recoin on trouve un homard, un dormeur, une araignée, une langouste, un congre, une roussette, une gorgone, une anémone, un banc de tacots, un lieu, une vieille, une coquette… bref, tout ce que l’on peut observer d’habitude dans la baie de Saint Malo. Fin du fin, sur une bonne partie des roches du fond, sont agrippées aux parois verticales des corinactis violettes, jaunes ou blanches. Celles-ci révèlent toutes leurs couleurs à la lumière de nos éclairages artificiels ou des flashs de nos caméras et appareils photos. Un vrai régal !

Notre plongée du jour est un peu particulière car pour une fois, elle début par le fond et non depuis le haut de la tête de roche. Nous remontons donc doucement en tournant main gauche le long de la paroi. Les tacots sont bien là entre deux amas rocheux, par dizaines, ils tournent et jouent dans la lumière sans se soucier de nous, pauvres plongeurs. Les congres apparaissent un peu plus loin et d’un coup nous voyons leur museau sortir de leur cachette, là aussi par dizaine. Les petites crevette bouquet annonciatrices des bestiaux sont au rendez vous, bien posées à l’entrée des trous protecteurs. Homards et dormeurs côtoient araignées et étrilles. Les mastocs feraient bien notre pique nique du jour. Dommage ou heureusement qu’il nous est interdit de remonter tout cela en surface ! Sous une roche, juste à coté du mouillage, nous tombons sur une belle langouste qui joue avec ses grandes antennes. Certains trouvent également sur leur chemin un drôle d’équipage entrain de jouer leur vie en pleine eau. Une langouste et une étrille se bagarrent et semblent vouloir ce manger l’une l’autre. Qui gagnera ; allez savoir ?

De retour au mouillage et à notre profondeur de palier, nous patientons tranquillement parmi les méduses bleues, très nombreuses cette année. Elles sont de toute taille et certaines (les blanches) sont même assez grosses, de la taille d’un bon ballon de foot (coupe du monde oblige). Nous prenons bien garde de ne pas trop nous approcher pour ne pas subir les affres de leur tentacules urticantes.

Belle plongée donc, avec une eau à 18°c au fond, visibilité très correcte avec pas loin de 7 à 8 mètres et beaucoup de souvenirs à partager ; en attendant la prochaine.

Thomas

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