Vendredi 1er novembre 2013 : un sale temps de Toussaint !

 L’automne est désormais bien engagé, les champignons ont été cueillis, les châtaignes ramassées et presque toutes grillées et les flambées ont commencées à crépiter dans les cheminées. Coté mer, l’eau baisse doucement en température avec un petit 15°C au fond. La visibilité est moyenne entre 4 et 6 mètres, du fait des quelques coups de vent que nous venons de subir et qui ont pas mal remués les particules.
 
Le pont de la Toussaint est malgré tout propice aux plongées de fin de saison ; trois jours tranquilles avec peu de monde sur l’eau et encore moins en dessous. Olivier a donc ouvert une feuille de sortie pour ce vendredi matin. Rendez vous est donné à 10 heures à la cale du Naye pour une plongée avant midi. Ceux qui souhaitaient gonfler leur bloc sont venu à peine plus tôt dans les locaux du club et ont profités de la sympathique présence de Grand Manu qui s’est dévoué à la tâche, alors que tout le poussait à rester au lit ce matin. Merci l’ami !
 
Une fois à bord, tout le monde s’interroge sur notre destination. En effet, la météo marine du jour n’est pas très favorable. Winguru prévoit de la houle, du vent de sud et des averses dignes d’un week end de chrysanthèmes. Bref, pas de quoi mettre un marin à la mer. Loïc et Olivier confirment notre départ immédiat en direction du site de la Basse Poulverre, à environ 45 minutes de navigation. Conscient du risque de rapidement faire profiter la faune marine de son petit déjeuner, Julien qui a dévaliser le stock de « Mer Calme » de Samir gobe ses cachets à peine le pied posé sur le pont du Calyspo III. Pas plus malin, je fais de même en tapant dans ma réserve personnelle toujours à portée de mains dans mon sac de plongée. Vu la houle qui nous accompagne tout au long de cette sortie en mer, je pense que nous avons bien fait d’anticiper nos éventuelles nausées. Le temps grisâtre et la température de l’air sont peu encourageant. Durant tout le trajet jusqu’à notre site de mouillage, nous ne croisons quasiment aucun bateau, ce doit être un signe sur lequel nous ne nous arrêtons pas.
 
Arrivés sur zone, notre pilote jette l’ancre pile poile sur la tête de roche et largue une bonne longueur de chaîne histoire de tenir compte du vent et du courant. Comme nous sommes un peu en avance sur la marée et que le vent nous rafraichi sérieusement les os, on attend le plus possible avant de ce changer et préparer nos affaires. Mais bon, il faut bien se résoudre à de déshabiller pour enfiler sa combinaison et mettre rapidement ses gants et chaussons douillets. Tout le monde espère avec impatience l’achat des futures nouvelles bâches qui viendront compléter l’accastillage du notre navire et ainsi nous protéger des intempéries (si peu fréquentes dans notre région). L’avantage de la situation, si l’on peut dire, c’est que la préparation des hommes et du matériel est rapide, que personne ne traine ou pipelette en regardant les oiseaux passer. Là en seulement quelques minutes, tous les plongeurs sont au garde à vous et se lancent à la baille dans une eau presque plus chaude de l’air ambiant.
 
Le site de plongée peut être taquin car il y a deux têtes de roches et il est relativement facile de ce perdre. Consigne est donc donné par notre Directeur de Plongée de veiller à bien se repérer et tant que possible revenir au mouillage. Le courant et la houle étant de la partie, la recommandation est bien entendu de tous et chacun prévoit donc un retour en « père pénard » à la chaine. Comme il se doit, l’histoire ne se déroule pas comme prévu. Les parachutes de paliers émergent à fréquence régulière à 50 mètres au moins du bateau. Les temps de décompression faisant, on voit les parachutes dériver au large et on imagine les palanquées trois mètres plus bas se demander où elles vont sortir par rapport au bateau. Evidemment la déception est grande lorsque l’amer constat d’une orientation aléatoire est confirmé. Les retours capelés de plus de 50 mètres dans une mer déjà assez formée ne sont jamais très plaisant à imaginer et encore moins à faire après une plongée de 45 minutes dans une eau fraiche. Mais bon, tout le monde revient à bon port, un peu essoufflé et content de son petit exploit personnel.
 
La dernière palanquée partie en fin d’étale, profite quant à elle d’un courant marin encore plus soutenu. Après avoir fait quelques belles photographies en macro caché à l’abris du tombant pour moins sentir les effets du jus de plus en plus prégnant, nous remontons à l’ancre après quelques péripéties d’orientation. Comme le gaindot du bateau semble avoir un problème électrique et qu’il n’arrive plus à fonctionner, nous avons la consigne de fixer un parachute sur l’ancre pour faciliter sa remontée. Quelle belle idée ! Sauf que avec le courant qui tire sur la chaine d’un coté et le parachute qui tire sur l’ancre de l’autre, nous voila coincés dans une petite faille. A deux ont bourrinent comme des ânes pour enfin réussir à dégager le mouillage. Ce dernier remonte à la surface comme une balle, nous évitant de justesse lors de sa très vives ascension incontrôlée. Sur réserve depuis une à deux minutes, nous prenons le chemin de la surface et nos trois minutes de palier à la chaine contribuent à nous siphonner nos derniers bars d’air. Le retour à l’arrière du bateau se fait à la vitesse grand V grâce au jus qui nous porte rapidement à destination. Le plus difficile est de rejoindre l’échelle perroquet avec un appareil photo de compétition d’un coté et une poche à plomb de 5 kg trouvée dans le fond de l’autre. Avec un peu d’aide, nous y arrivons et remontons rapidement à bord pour souffler à notre tour.
 
Comme prévu, la remontée de l’ancre se réalise à la force du muscle par une partie de l’équipage ; heureusement  constitué aujourd’hui de pas mal de bons hommes ! A peine la tache est elle terminée que la pluie se met de la partie. Pas un petit crachin Breton dont on a l’habitude. Non, une bonne grosse pluie qui mouille bien, avec du vent qui vous glace de partout. Le retour au port ce fait dans la morosité, caché autant que faire se peut dans la timonerie ou à l’abris du vent. Arrivée à quai, nous nous éparpillons rapidement souhaitant rentrer chez nous et vite nous mettre au chaud pour le reste du week end.
 
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