Samedi 23 Décembre 2017 : Et dire que j’ai failli ne pas en être !

Cette sortie est au programme depuis plus d’un mois grâce à Samir qui l’a envisagée, couplée avec trois autres propositions judicieusement placées tout au long de ces weekends de fêtes. Evidemment, nous avons tous fait pareil, inscription pour le samedi midi, histoire de profiter pleinement sans compromettre le Dimanche préparatif aux festivités du Réveillon. La paie des ménages est ainsi garantie !

Mais, qui dit calendrier avantageux, implique grand nombre de volontaires et sur-booking sur le Calypso III, malgré ses 23 places à bord. Heureusement et en grande experte de la négociation associative, Catherine notre nouvelle Présidente, a pris l’initiative de solliciter nos amis du club voisin pour réserver quelques places sur leur bateau. Nous sommes bien dans l’esprit de Noël : partage, entre-aide, bonne humeur… Comme quoi, les antagonistes historiques signalés par certains ne sont pas systématiques, alors que les moments de grâce peuvent dépasser de vieilles rancœurs interpersonnelles. Pour ma part, m’étant décidé tardivement, j’ai confirmation de mon inscription que mercredi. Merci à celui qui s’est désisté, sans quoi, je n’aurais pu profiter de cette belle journée entre amis.

Nous voilà donc embarqués sur deux beaux esquifs amarrés dans le port des Bas Sablons. Nous ne sommes pas loin d’une quarantaine de plongeurs sur Cassiopée et Calypso, les uns déjà en tenue de lumière, alors de que les autres sont encore en civil en attendant l’arrivée sur zone pour se changer. Le matériel est déposé de partout, sur le pont, sous et sur les bancs, dans les filets. Il faut être attentif où l’on pose nos pieds pour ne pas écraser quelque chose ou bousculer un compagnon de voyage. Il faut dire que nous sommes rarement autant sur le bateau et qu’en général nous ne venons pas aussi chargé, limite encombré de sacs alimentaires et glacières de boissons chaudes et fraiches.

Après avoir trouvé sa place et calé ses petites affaires, nous commençons les discussions et les découvertes mutuelles. D’aucun sont membres du club de Vitré, d’autres de Fougères et enfin de Saint Malo. Les souvenirs d’anciennes plongées et de sorties hivernales vont bon train. Les plus anciens ou les plus expérimentés apportent leurs conseils aux nouveaux du jour. L’ambiance bonne enfant est agréable durant ce court trajet nous menant au tombant de Bizeux. Il s’agit d’un site particulièrement propice à une sortie de Noël. Il est proche du port, juste à l’embouchure de la Rance et à seulement quelques encablures de l’usine marémotrice du même fleuve. Les fonds sont connus d’une grande partie des palanquées qui ont déjà pu les découvrir en période printanière et estivale. Il y en a pour tous les goûts avec vieilles tôles, petites failles, amas rocheux, éboulis, beau tombant… Les bios en ont aussi pour leur compte lorsque la visibilité est au rendez-vous avec pas mal de faune à pinces et à écailles. On y croise à la volée, des homards, des dormeurs, des étrilles, souvent de belle taille et peu farouches. Les tacots et petites vieilles sont aussi bien présents dans les tôles des anciennes portes du barrage. Des congres tapis dans les trous nous sont signalés à l’entrée des failles, par de multiples crevettes bouquet assez grosses et presque transparentes. Quelques anémones et spirographes sont accrochés aux parois rocheuses en profitant des courants de marée, assez puissant dans le coin. Bref, un site qui va bien, même quand la visibilité sous l’eau est moyenne, voire nulle en cette période hivernale.

Aujourd’hui, Bernard notre pilote, expert de la baie de Saint Malo, pose la pioche juste sur le tombant, au plus proche de la zone de plongée. Ce positionnement

parfaitement ciblé, nous évite de perdre du temps à chercher la bonne orientation au fond, alors que l’eau est sombre, quasi plongée de nuit à partir de 15 mètres. Là, nous arrivons juste au début du tombant, au milieu de la faille d’accès à la plongée. On ne pouvait espérer mieux ; bravo l’artiste ! La Cassiopée se met à couple et rapidement tout le monde se prépare pour la grande aventure.

D’aucun ont décoré leur bloc avec des guirlandes multicolores, d’autre a mis son habit de père Noël et tous ont prévus de gros gants néoprène bien chauds. Nos DP rappellent les consignes de sécurité, expliquent le site de plongée et nous donnent le signal de mise à l’eau, une fois les turbines du barrage stoppées. Les mises à l’eau se font dans le calme et sans précipitation. La fraicheur de l’eau nous frappe très rapidement. Elle s’infiltre dans nos combinaisons en passant doucement dans le cou et le long de la colonne vertébrale ; un vrai supplice chinois. Heureusement, cette fâcheuse passe, est assez rapide et une fois en place, l’eau se réchauffe pour nous maintenir en bonne température, du moins les premières minutes. Nous voici dans le noir par moins 20 mètres et une eau entre 11 et 9°c selon les ordinateurs ou la profondeur des plongeurs. Cela caille quand même et on ne va pas rester des heures ! Les frileux sont équipés de combinaisons sèches ou semi-humides. Les warriors sont en humide et y en a même un qui tente le coup sans gants. Cela n’a pas duré longtemps et, à peine à l’eau, il remonte récupérer ses précieux, ayant bien pris conscience de l’incongruité de son expérience. Nous partons pour 40 minutes de découverte, accordées par le DP, mais que peu d’entre nous profiterons en définitive. En moyenne, nous en aurons pour 30 à 35 minutes, paliers compris. Remontée à l’ancre ou au parachute ; embarquement rapide, changement de tenue. A cette occasion, Gérard nous fait furtivement découvrir la lune en plein jour, pensant être seul au monde. Puis très vite nous tentons de nous réchauffer devant un verre de vin chaud, de thé au miel ou de café bouillant.

Une fois cette première étape passée, place à la convivialité et au partage des plaisirs de la table. Chacun ayant apporté de quoi restaurer un régiment, nous dégustons à la volée : rillettes du Mans, championnes du monde de Saint Malo apportées par Lionel, miettes de crabes, brownies au chocolat de Christophe, financières aux amandes, chips de chez Mc Cain, en nous abreuvant avec modération de vins rosés, blancs, mousseux.

Deux heures après, nous sommes repus. Rangement, nettoyage et retour aux Bas Sablons. Débarquement des moussaillons et du matériel, dernières photos souvenir, embrassades et promesses de nous revoir l’année prochaine. Pour ceux qui débarquent coté ponton, la remontée à quai est douloureuse. Nous sommes maintenant en marée basse et la pente est rude. Des fois je me demande si le Ping Pong n’est pas plus intéressant comme activité, surtout pour la gestion du matériel. Mais non, définitivement non. Les sensations sous l’eau, même froide et sombre, sont riches et si plaisantes que je ne changerai plus.

Bon Noël à tous, bonne fin d’année et à bientôt sous de nouvelles abysses.

 

Thomas

Photos: Catherine ( père Noël), Yannick (le reste).

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